La
luxation de la rotule |
Pourquoi, au Champ d'Onix, le dépistage de la luxation de la rotule est-il importante ?
Depuis que j'élève
des bergers des Pyrénées, j'entends parler de la luxation de la
rotule dans notre race.
Le Champ d'Onix n'a pas à se plaindre puisque peu de nos chiens ont ce
problème (Uillmine suite à un accident... en fait, c'est la seule
!) mais... l'élevage ne semble pas pour autant indemne.
Bien sûr, ne pas confondre les luxations de la rotules dûes à
un accident (chute où choc) et celles dûes à un problème
congénitale (présent à la naissance... pas forcément
génétique)
Donc on en entend parler un peu de partout mais... qu'est-il fait pour travailler
sur ce problème ? actuellement : Rien !!!!!
J'en ai donc parlée avec plusieurs vétérinaire. La cause
génétique est loin d'être prouvée pour nos bergers
des Pyrénées, chiens de moyenne taille, donc difficile de connaitre
le mode de transmission s'il y en a un !
La
SCC (Société Centrale Canine) a lancée des formulaires
de santé et demande des dépistages de la Luxation de la
rotule afin d'avoir des statistiques. Ce dépistage simple est fait
par les vétérinaires, qui par simple manipulation (en essayant
manuellement de sortir la rotule de sa cavité) vont pouvoir établir
un certificat confirmant l'absence de luxation (il ne peut sortir la rotule
de sa cavité), la présence de luxation légère
ou importante, (c'est à dire une rotule qui sort de sa cavité
mais revient immédiatement en place ou pas !!) |
Qu'est-ce que la luxation de la rotule ?
La rotule est un petit os triangulaire qui assure les mouvements du grasset (l'équivalent du genoux chez l'homme) en coulissant dans une gorge osseuse appelée trochlée (surface articulaire du fémure en forme de poulie), située à l'extrémité du fémur. Lors de luxation, la rotule sort de cette gorge et se déplace sur le côté. La luxation médiale de la rotule (luxation vers l'intérieur) est fréquente chez de nombreuses races de petite taille, où elle présente une composante hérédiatire.
Les causes
La luxation de la rotule peut être favorisée par un creusement insuffisant de la trochlée (cause la plus fréquente chez les races de petite taille). La luxation peut également survenir consécutivement à un défaut d'aplomb ou, plus rarement, suite à un traumatisme (accident, mouvement trop brusque)
L'évolution
En l'absence de traitement, des phénomènes arthrosiques peuvent survenir. Il peut également avoir rupture des ligaments croisés.
Les signes cliniques
Lors de luxation congénitale,
chez les races de petit format, les premiers signes apparaissent précocement,
durant la phase de croissance (entre 3 et 9 mois). Ils s'expriment sous forme
de boiterie intermittente, de fléchissement des membres postérieurs,
de difficulté à réaliser certains mouvement (sauter, monter
des escaliers...), ou encore par des sautillements. Certains chiens présentent
un seul de ces signes, d'autres les expriment tous. Les 2 membres sont souvent
concernés.
Le diagnostic sera réalisé par le vétérinaire, en
procédant à une manipulation permettant de repositionner la rotule
dans son emplacement habituel. le vétérinaire évaluera
également le degré de la luxation, et déterminera la stratégie
thérapeutique adaptée à chaque cas.
Classification des luxations de la rotule
Grade 1 : Luxation intermittente associée à une boiterie occasionnelle. La rotule peut être luxée manuellement, mais reprend sa place immédiatement. Absence de modifications osseuses.
Grade 2 : Luxation intermittente, mais fréquente, associée à une boiterie avec un membre fléchi. La rotule peut revenir en place spontanément, ou manuellement. Un début de malformations osseuses est observée (rotation médiale du tibia)
Grade 3 : Luxation permanente de la rotule, associée à une rotation médiale du tibia (30 à 60°). La luxation peut être réduit manuellement, mais se reforme immédiatement.
Grade 4 : Luxation permanente et irréductible de la rotule. Rotation importante du tibia (30 à 90°).
Le traitement
En cas de luxation débutante
(grade 1) chez le chien de petite taille en croissance, la mise au repos de
l'animal peut améliorer la situation. Toutefois, en raison du risque
non négligeable de complications (arthrose, rupture du ligament croisé...),
de nombreux praticiens préconisent d'emblée un traitement chirurgical
qui consite en :
- un creusement accentué de la trochlée, afin de permettre un
meilleur emboitement de la rotule,
- une transposition musculaire (les attaches musculaires sont modifiées,
de façon à stabiliser la rotule),
- une transposition osseuse de la crête tibiale (un morceu du tibia est
utilisé pour stabiliser l'articulation)
Le pratiien choisira une ou plusieurs de ces approches, en fonction du degré
de la luxation, de l'âge de l'animal, etc.
Le taux de réussite de l'intervention est excellente
La guérisson reste toutefois tributaire du comportement du chien en période
postopératoire : il ne doit ni courir ni sauter pendant au moins 1 mois,
pour éviter de mobiliser son articulation. Autrement dit, il est impératif
de laisser l'animal au calme, et de limiter ses sorties aux stricts besoins
hygiéniques.
Pourquoi traiter et dépister ?
Les chances de succès de
l'intervention sont d'autant meilleures que le traitement est précoce.
De plus, le traitement chirurgical ne permet pas de guérir l'arthrose
qui a pu se développer sur une articulation défectueuse.
d'où l'importance de présenter l'animal au vétérinaire
dès les premiers signes.
En raison de la composante génétique (héréditaire)
de cette affection chez les petites races, il convient d'exclure de la reproduction
les sujets atteints.
Source : Magali Breton et Michèle Colin, Docteurs vétérinaires, Ingénierie Gipsa